" Eyleen & Jun Ho "

TENUE. — Chuuuuuut, sifflais-je en trébuchant sur la première marche.
Pourquoi devait-on vivre dans une immense maison à étage ? Demain, je me promettais d’exposer les points négatifs d’une maison à étages à père … Père … Je déglutis et me cogna une nouvelle fois. Sautillant de douleur, je me contraignais tant bien que mal à faire moins de bruit. La maison était si silencieuse. Accroupie, je continuais ma marche. Pourvu que Oppa soit là ! A moins que … Est-ce que je n’allais pas le retrouver dans le lit avec une femme ? Je gesticulais pour regarder ma montre. 3 heures du matin.

— Tu es vraiment un pervers Oppa !

Je chassais de ma tête toutes pensées qui pourraient me faire faire demi-tour. J’arrivais devant sa porte, passant la tête. Tout était éteint là aussi.

— Oppaaaaa … Opppaaaaa, murmurais-je tout en entrant dans la chambre.

Aucune réponse, mais je voyais bien qu’il y avait quelqu’un dans le lit. Je continuais d’avancer, à pas de loup, comme si je rentrais par effraction. Je me penchais au-dessus du lit, l’appelant une nouvelle fois, avant de perdre l’équilibre et de m’écrouler sur le lit. Je gesticulais comme un insecte coincé sur le dos.

— Je t’ai réveillé, Oppa ? Sorry … Ouuuh ça tourne dans ta chambre.

Je roulais, m’agrippant la tête des deux mains, maudissant cette chambre qui n’en finissait pas de tourner. Avant qu’il ne demande, je levais la main bien haut, l’indiquant que je n’avais bu qu’un seul verre … rempli plusieurs fois. Je m’entendis juré avant de rire bêtement. J’oubliais soudain la raison de ma présence ici et partie dans un sommeil. Quelques secondes après, je tapais le lit violemment, comme si c’était lui qui venait de s’endormir.

— Oppaaaaaa, continuais-je en couinant. J’ai fait une bêtise je crois. Mais c’est pas ma faute.

Je me redressais subitement, m’asseyant sur le lit, plongeant mon regard dans le sien. Je devais avoir une mine affreuse. Je tournais la tête pour inspecter la chambre. Ouuuh, le miroir me confirma mon état. Je baragouinais qu’un arbre n’avait pas traversé au feu et que du coup je lui suis rentré dedans. Pas de panique, avais-je continué, il n’est pas mort.

— Mais moi si ! Père va me tuer en voyant l’état de sa voiture !

Je me saisissais la gorge, pensant à la colère de père quand il découvrira sa voiture toute cabossée sur le côté avant-gauche. J’aurais pu régler les choses par moi-même, le lendemain. Mais Père utilisait la même voiture pour le loisir et pour le travail. Quelle idée ! Avec tout cet argent, ne pouvait-il pas s’en procurer deux ? Je n’avais que quelques heures devant moi avant le massacre et je ne connaissais aucun mécano debout à cette heure. J’étais cuite. Je me jetais dans le lit, enlaçant mon frère.

— Tu dois m’aider ! Sauves-moi Jun !!